" " Nous pouvons dire : mission accomplie ", a ajouté le ministre, selon qui la facture assumée par les Canadiens s'élèvera à plus de 100 millions.  Il estime que chacun des mandats accordés aux policiers a été honoré avec brio, que ce soit la sécurité des dignitaires, de la population, de leurs biens ou de l'ensemble des manifestants pacifiques. "

(François Cardinal, " La police essuie de vives critiques - Le ministre Ménard se montre pourtant satisfait de la sécurité ", Le Devoir, Montréal, 23 avril 2001.)

 

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et la Ligue des droits et libertés ont émis un point de vue passablement différent de celui du ministre.  André Paradis, président de la Ligue, a décrit comme " brutales et inacceptables " les méthodes employées par les forces de l'ordre le samedi  21 avril et au cours de la nuit suivante.  Selon M. Paradis, il y a eu un usage excessif de gaz lacrymogène, de canons à eau et de balles de caoutchouc.  C'est ce que j'ai cru remarquer.  La FPJQ, quant à elle, a rapporté l'arrestation d'au moins trois photographes et d'un journaliste qui ne faisaient que leur travail.  Une photographe et un reporter radio ont reçu des balles de caoutchouc.  " C'est inquiétant ", a estimé Hélène Pichette, présidente de la FPJQ.

Tranquillisons-nous : dans leur déclaration finale, les 34 chefs d'État réunis derrière le mur du Périmètre, à l'abri de la populasse, ont adopté une clause démocratique.  C'est rassurant, non ?  Je conclus mon récit avec une citation du journaliste Jean Dion, également tirée du Devoir du lundi 23 avril 2001 :

 

" Les bombes et les balles de caoutchouc et les canons à eau n'arrivant que mal à tempérer les ardeurs de "ceux qui veulent démolir ce très bon système démocratique" (c'est du Jean Chrétien), il reste à ceux qui mènent le monde à compter sur la passivité des autres qui finit toujours par prendre le dessus.  Sur la passivité, sur l'écoeurement des hôtes de ces galères et sur l'isolement.  La prochaine rencontre au sommet de l'Organisation mondiale du commerce pourrait avoir lieu au Qatar, le seul pays à s'être porté candidat.  Au Qatar, les manifestations sont interdites, comme quelques autres trucs sans doute. Voilà un périmètre de sécurité à la dimension de tout un pays.  Il faut ce qu'il faut pour faire avancer le monde vers l'avenir radieux que, le sot, il ne soupçonne même pas. "

(Jean Dion, " Pour usage à l'extérieur seulement ".)

 

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