Faubourg Saint-Jean-Baptiste : l'intersection des rues Saint-Jean, d'Aiguillon et Turnbull
Québec. Samedi 21 avril 2001. C'est la fin d'un magnifique après-midi de printemps. Nous revenons de la Marche des peuples des Amériques, une manifestation contre le projet de ZLÉA (Zone de libre-échange des Amériques) qui a rassemblé plus de 50 000 personnes, paraît-il. La Marche s'est conclue loin du centre-ville et il a fallu rentrer à pied. Mon compagnon et moi sommes fatigués. Nous traversons le faubourg Saint-Jean-Baptiste où l'air saturé de gaz lacrymogène grille les yeux, la gorge, la poitrine. Dans les rues, peu de voitures mais beaucoup de gens qui marchent ou se parlent. Les yeux coulent ; de nombreux passants portent des foulards ou des t-shirts devant leur nez, dans un effort pour se protéger du gaz. Entre parenthèses, la police a tellement gazé Saint-Jean-Baptiste que l'air du quartier est devenu irrespirable. Ma soeur, qui a une petite fille de quatre ans, a dû quitter son appartement pendant quelques jours.